Une fois de plus, en tant qu’humain on veut tout cadrer, catégoriser, normaliser. Parce que ça rassure. On connait le début, la date de fin, les modalités. La grosse voix a dit. Et la petite flamme n’a qu’à bien se tenir. (Mais heureusement certaines petites flammes sont plus rebelles que d’autres 😋).
Donc je disais “Ne prends rien pour acquis”. Parce que c’est comme ça les petites flammes pilote : elles sont là pour rallumer le feu, mais si tu n’y prends pas garde, où bien si tu l’enfermes dans un contrat qui manquerait d’air, le feu s’éteint. On pourrait l’accuser de légèreté, d’inconsistance, de caprice. Mais en fait, c’est juste qu’il est vivant, et, comme toutes les choses vivantes, il existe essentiellement dans le présent. Rien ne peut garantir que demain il sera fringuant et coloré.
Mais aujourd’hui il est puissant, profond, intense.
Plonges-y. Noie-toi dans ses délices (Le Lac) comme s’il n’existaient qu’aujourd’hui.
Car rien dans l’intensité du jour ne promet son lendemain. Même si très clairement ça nous arrange bien d’y croire, pour satisfaire notre besoin de sécurité : j’ai trouvé une perle, vite, vite je l’enferme dans une boite pour ne pas la perdre. Et pourtant c’est la meilleure façon de la perdre…

Toujours et jamais sont des adverbes qui ne donnent aucune indication sur le futur. Mais ils expriment bien quelque chose sur l’intensité avec laquelle on ressent le présent. Comme si celle-ci était si forte qu’elle ne tenait pas dans cet espace-temps présent. Trop fort, trop intense, alors on déborde sur le toujours ou le jamais.

Morale de l’histoire : investis tout ton bonheur dans l’instant présent, c’est la seule chose qui est vraie.